Le 16 septembre dernier, j'ai eu l'opportunité de présenter un atelier ayant pour thème "le cancer du sein, la sophrologie et l'estime de soi". Il était destiné à des sexothérapeutes en formation à l'Institut Isabelle Gace.
Les échanges qui s'en sont suivis ont été fort intéressants.
Je vous livre un extrait de mon interview à ce sujet.
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous former et vous spécialiser en oncologie ?
Je suis animée par la conviction que les thérapies « du corps et de l’esprit » ont un rôle à jouer dans l’accompagnement de la maladie et aussi dans sa prévention.
Le cancer est la première cause de mortalité en France et l’incidence du cancer sur 30 ans a doublé. Cette maladie qui a un impact sociétal très important, est ,on le sait maintenant, souvent favorisée par notre mode de vie (mauvaise alimentation, stress, sédentarité, dégradation de l’environnement, réchauffement climatique). Et l’apport des médecines douces dans ce domaine n’est pas négligeable. Je souhaite modestement m’inscrire dans cette approche de santé globale et intégrative.
Quelle place la santé sexuelle a-t-elle dans votre quotidien professionnel ?
Pour être tout à fait honnête, peu de patients sont enclins à aborder le sujet en consultation. La pudeur, le cercle familial, culturel ou religieux les empêchent de s’interroger sur leur état de santé sexuelle. Et quand ils consultent un sophrologue c’est rarement pour des raisons de santé sexuelle altérée, alors qu’elle est souvent révélatrice d’autres problématiques comme le manque d’estime de soi notamment.
J’essaie donc toujours, pendant l’anamnèse, d’obtenir des éléments me permettant de l’évaluer, et je le fais en utilisant la raison de leur consultation.
A titre d’exemple :
- lorsqu’une femme me consulte afin que la sophrologie l’aide à mieux vivre les manifestations de la ménopause, je parviens toujours à lui demander si ces manifestations touchent sa libido.
- Lorsque qu’une femme atteinte d’un cancer traité par hormonothérapie souhaite que la sophrologie l’aide à affronter la maladie et les traitements, nous abordons le sujets des effets secondaires comme la sécheresse vaginale, ce qui me permet de l’interroger sur sa santé sexuelle.
Dans votre pratique professionnelle, l’estime de soi est-elle une valeur essentielle ?
Tout à fait. Les personnes que je reçois en cabinet ont très souvent une estime de soi altérée.
Il est souvent nécessaire de déconstruire tous leurs schémas de pensée afin de les conduire vers une estime de soi plus équilibrée.
Le cancer est un véritable détonateur qui fait exploser cette valeur en s’attaquant à l’intégrité du schéma corporel (perte des cheveux, cicatrices, ablation d’un sein…)
Pourquoi avez-vous accepté d’intervenir au sein de notre cursus de Praticien.ne en Santé Sexuelle et Sexothérapie pour un workshop ?
J’ai accepté d’intervenir par le biais de cet atelier car la santé sexuelle s’inscrit, à mon sens, dans l’approche de santé globale et intégrative que j’évoquais tout à l’heure.
Que souhaitez-vous transmettre aux stagiaires lors de votre intervention à l’institut ?
Plus que la transmission, c’est surtout le partage d’expériences que je trouve intéressant. Les échanges qui en découlent sont toujours riches d’enseignements.
Et si je parviens à les rassurer sur le parcours qui les attend en tant que praticien.nnes, j’en serai contente.